Frat 3 : Être pèlerin

Texte biblique Psaume 121

«Quelle joie quand on m’a dit :
“Nous irons à la maison du Seigneur !”
Maintenant notre marche prend fin
devant tes portes, Jérusalem !
 

Jérusalem, te voici dans tes murs :
ville où tout ensemble ne fait qu’un !
C’est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur,
Là qu’Israël doit rendre grâce au nom du Seigneur.
 

C’est là le siège du droit,
le siège de la maison de David.
Appelez le bonheur sur Jérusalem :
“Paix à ceux qui t’aiment !
Que la paix règne dans tes murs,
le bonheur dans tes palais !”
 

A cause de mes frères et de mes proches,
je dirai : “Paix sur toi !”
A cause de la maison du Seigneur notre Dieu,
je désire ton bien.


Eclairage de la Tradition 

Benoît XVI, Célébration des vêpres avec les prêtres, les religieuses et religieux, les séminaristes et les diacres, homélie à la Cathédrale de Notre-Dame de Paris, 12 septembre 2008

Témoin de l'échange incessant que Dieu a voulu établir entre les hommes et Lui, la Parole vient de retentir sous les voûtes historiques de cette cathédrale pour être la matière de notre sacrifice du soir, souligné par l'offrande de l'encens qui rend visible notre louange à Dieu. Providentiellement, les paroles du psalmiste décrivent l’émotion de notre âme avec une justesse que nous n'aurions osé imaginer : «Quelle joie quand on m'a dit : nous irons dans la maison du Seigneur ! » (Ps 121, 1). Laetatus sum in his quae dicta sunt mihi : la joie du psalmiste, enclose dans les paroles mêmes du psaume, se répand dans nos cœurs et y suscite un profond écho. Notre joie est bien d'aller dans la maison du Seigneur, car, les Pères nous l'ont enseigné, cette maison n'est autre que le symbole concret de la Jérusalem d'en haut, celle qui descend vers nous (cf. Ap 21, 2) pour nous offrir la plus belle des demeures. « Si nous y séjournons, écrit saint Hilaire de Poitiers, nous sommes concitoyens des saints et membres de la famille de Dieu, car c'est la maison de Dieu » (Traité sur le Psaume 121, 2). Et saint Augustin renchérit : « Ce psaume aspire à la Jérusalem céleste... C'est un cantique des degrés, qui ne sont pas faits pour descendre, mais pour monter… Dans notre exil, nous soupirons, mais nous rencontrons parfois des compagnons qui ont vu la cité sainte et qui nous invitent à y courir » (Enarratio sur le Psaume 121, 2). Chers amis, au cours de ces vêpres, nous rejoignons par la pensée et dans la prière les innombrables voix de ceux et de celles qui ont chanté ce psaume, ici même, avant nous, depuis des siècles et des siècles. Nous rejoignons ces pèlerins qui montaient vers Jérusalem et vers les degrés de son Temple, nous rejoignons les milliers d'hommes et de femmes qui ont compris que leur pèlerinage sur la terre trouverait son terme au ciel, dans la Jérusalem éternelle, et qui ont fait confiance au Christ pour les y mener. Quelle joie, en effet, de nous savoir invisiblement entourés par une telle foule de témoins !

Notre marche vers la cité sainte ne serait pas possible, si elle ne se faisait en Église, germe et préfiguration de la Jérusalem d'en haut. « Si le Seigneur ne bâtit la maison, les bâtisseurs travaillent en vain » (Ps 126, 1). Qui est ce Seigneur, sinon Notre Seigneur Jésus Christ. C'est Lui qui a fondé son Église, qui l'a bâtie sur le roc, sur la foi de l'Apôtre Pierre. Comme le dit encore saint Augustin, « c'est Jésus Christ, Lui-même, Notre Seigneur qui construit son temple. Beaucoup se fatiguent à bâtir, mais si le Seigneur n’en construit un, c'est en vain que travaillent ceux qui construisent » (Traité sur le Psaume 126, 2). Or, chers amis, Augustin se pose la question de savoir quels sont ces travailleurs ; et il répond lui-même : « Ceux qui prêchent dans l'Église la parole de Dieu, qui administrent les sacrements. Nous courons tous maintenant, nous travaillons tous, nous édifions tous», mais c'est Dieu seul qui, en nous, « édifie, qui avertit, qui ouvre l'intelligence, qui applique notre esprit aux vérités de la foi » (ibid.). Quelle merveille revêt notre action au service de la Parole divine ! Nous sommes les instruments de l'Esprit ; Dieu a l'humilité de passer par nous pour répandre sa Parole. Nous devenons sa voix, après avoir tendu l'oreille vers sa bouche. Nous mettons sa Parole sur nos lèvres pour la donner au monde. L'offrande de notre prière est agréé par Lui et Lui sert pour se communiquer à tous ceux que nous rencontrons. En vérité, comme Paul le dit aux Éphésiens, « Il nous a comblés de sa bénédiction spirituelle en Jésus Christ» (1, 3), puisqu'il nous a choisis pour être ses témoins jusqu'aux extrémités de la terre et qu'il nous a élus dès avant notre conception, par un don mystérieux de sa grâce

 


Questions : 

  • Qu’est ce qui me rejoint dans le texte de ce jour ? me déplace ? m’interroge ?
  • Dans quel état d’esprit est-ce que j’aborde ce temps à Rome ?
  • Les psaumes m’accompagnent dans les joies et les difficultés : quelles sont mes expériences de prière avec les psaumes

Prière 

Nous t’adorons Très Saint Seigneur Jésus Christ
Ici et dans toutes les églises du monde entier
Et nous te bénissons
D’avoir racheté le monde
Par ta Sainte Croix.
 
Prière de St François d'Assise, d'après son Testament spirituel. 

Mon pas pour cette journée

Je peux lire les pages sur la démarche de pèlerinage dans Magnificat à partir de la page 283.

Je choisis de vivre chaque moment, même les temps d’attente, de fatigue, les imprévus, en m’appuyant sur cette joie et cette espérance du pèlerin.